Dans le café de la jeunesse perdue est un livre que j'ai découvert grâce à une vidéos de SolangeTeParle (ici et ici). Comme je fait un voyage à Paris avec ma classe bientôt, j'ai décidé de lire des ouvrages en lien avec Paris. Ce livre en fait parti.
Le cadre du roman est donc Paris, ses rues, ses cafés. J'ai apprécié la dimension intemporelle de cette ouvrage. Au fil de mes lectures et de mon humeur, j'avais tour à tour l'impression d'être dans le Paris d'aujourd'hui, celui des années 1920 ou encore des années 1960. Le thème central du roman est le lien social et cela m'a beaucoup intéressée.
Le choix de Modiano de faire parler tour à tour des personnages, tous fascinés ou intrigués par Louki (autour de laquelle l'ouvrage est centré), est extrêmement pertinent. Il permet en effet de créer un mystère autour de ce personnage féminin et de subtilement laisser des indices sur la fin brutale. Ainsi, le lecteur ne se rend compte qu'après les derniers mots que cette fin était déjà annoncée.
Les concepts qu'inventent les personnages comme ceux de lieux aimants, de zones neutres ou d’Éternel Retour m'ont beaucoup plus.
Comme Hemingway (dont j'ai lu Paris est une fête récemment), Modiano touche parfois si près le vrai, ses mots sont tellement justes, que l'on ne peut que relire inlassablement le même passage.
Un petit extrait:
En effet, plus j'y réfléchis, plus je retrouve mon impression de début: elle se réfugiait ici, au Condé, comme si elle voulait fuir quelque chose, échapper à un danger. Cette pensée m'était venue en la voyant seule, tout au fond, dans cet endroit où personne ne pouvait la remarquer. Et quand elle se mêlait aux autres, elle n'attirait pas non plus l'attention. Elle demeurait silencieuse et réservée et se contentait d'écouter.
